Wednesday, December 14, 2011

THUCYDIDE

AM | @agumack

J'ai fini, hier soir, l'Histoire de la Guerre du Péloponnèse. Mon grec étant quasiment nul, je l'ai lue en anglais, dans la magnifique édition du Free Press. Un des textes les plus frappants de Thucydide est le dialogue des Athéniens et des Méliens (5.84 à 5.116). Le dialogue porte sur un sujet cher aux auteurs de l'Histoire des deux Indes: le prétendu droit du plus fort (*). Raynal en fait mention au chapitre 27 du Livre XII:

Les nouveaux Anglois, avec le droit qu’ils ont usurpé d’importer tout ce qu’ils veulent, exportent les denrées les plus précieuses de la colonie, & se font encore livrer de l’argent, ou des lettres-de-change sur l’Europe. Tel est le droit de la force, dont les peuples républicains usent, non-seulement avec les autres nations, mais entre eux. Les Anglois agissent à-peu-près avec les Hollandois, comme firent les Athéniens à l’égard des Meliens. De tout tems, le plus foible cède au plus fort, disoit Athènes aux Insulaires de Melos: nous n’avons pas fait cette loi; elle est aussi vieille que le monde & durera autant que lui. Cette même raison, qui sied si bien à l’injustice, fit qu’Athènes fut à son tour subjuguée par Lacédémone, & détruite par les Romains.

Deux choses à retenir. D'abord, le message envoyé aux Anglais, ces Athéniens du XVIIIème siècle: Sparte est là — c'est la France! Ensuite, le problème du "juge & partie" (viii.23), qui joue un rôle essentiel tout au long de l'HDI.

(*) Voir à ce sujet Joaquín E. Meabe. Estudios sobre Tucídides, Vol. 1. Corrientes: Moglia Ediciones, 2009.
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