"...both more and less radical..." — Eric Nelson
I vividly remember a conversation, in a Parisian café in the autumn of 2009, about the reception of Tom Paine's Common Sense in Río de la Plata circa 1810. "I am convinced", I told Gabriel Entín, now at Colegio de México, "that Mariano Moreno introduced Paine to porteño readers". But now I can prove it! Moreno translated word by word a large chunk of the French version of Common Sense published by Guillaume-Thomas Raynal in Histoire des deux Indes, xviii.44 (1780). Before I present that translation of a translation, I would like to mention a recent study about Paine, according to which the English-American political activist introduced "a seventeenth-century Hebraizing tradition of republican political theory, one grounded in the conviction that it is idolatrous to assign any human being the title and dignity of a king" (*).
This is interesting, because Moreno was himself a doctor in canon law, a fact that sheds some light into his translation of "Apostrophe aux Hottentots" (HDI 1780, ii.18), a text that relies heavily on Diderot's reading of 1 Samuel 8 [see]. In my reconstruction of Moreno's Cuaderno de Lecturas, I have found proof that the leader of the Río de la Plata revolution also knew Condorcet's « Réponse de Th. Paine à quatre questions, sur les pouvoirs législatif et exécutif, traduit sur le manuscrit » (La Chronique du mois ou les Cahiers patriotiques, July 1792, pp. 15-16) and Paine's Remarques sur les erreurs de l’histoire philosophique de Mr Guillaume Thomas Raynal, par rapport aux affaires de l’Amérique septentrionale, &c.
* * *
Finally, let us remember that David Curtis DeForest, the Connecticut merchant who was expelled from Buenos Aires just before de May 1810 revolution, warmly praised Moreno's Representación de los hacendados (1809) as "the Common Sense" of Río de la Plata.
Here's the translation and the text from HDI:
- Mariano Moreno: “Carta escrita de Potosí á el Presidente de la Junta” (Aristogiton), Gazeta de Buenos-Ayres No. 14, 6 September 1810, p. 220 (358) (see).
Pocas naciones han tomado la oportunidad favorable de formar un gobierno. Si esta se escapa no vuelve jamas, y el castigo es durante muchos siglos, la anarquia, ó la esclavitud. Amparaos del caso único que se os presenta. Está en vuestro poder el hacer la mas bella constitucion que haya en el mundo. Vais á decidir en este momento, no de la suerte de una ciudad, ó de una Provincia, sino de un continente inmenso. Lo presente resolverá el problema de lo futuro, y transcursando muchos centenares de años el sol que alumbra el universo alumbrará vuestra gloria, ó vuestro oprobio. ¿O esperareris que en medio de estas convulsiones seamos la presa de un conquistador, y que la esperanza de la mayor parte del globo se destruya? Imaginaos por un momento que todas las generaciones venideras tienen en este momento puestos los ojos, y que os piden su salud. En este crítico período vais á fixar su destino. Si las engañais, algun dia ellas se pasearán con sus cadenas sobre vuestros sepulcros, y os cargarán de imprecaciones.
- Guillaume-Thomas Raynal. Histoire philosophique et politique des Établissemens et du Commerce des Européens dans les deux Indes, xviii.44. Genève: Pellet, 1780, p. 265 (see).
Peu de nations ont saisi le moment favorable pour se faire un gouvernement : une fois échappé, ce moment ne revient plus; & l’on en est puni pendant des siècles par l’anarchie ou l’esclavage. Emparons-nous d’un moment unique pour nous. Il est en notre pouvoir de former la plus belle constitution qu’il y ait jamais eue parmi les hommes. Nous allons, dans ce moment, décider du sort d’une race d’hommes plus nombreuse peut-être que tous les peuples de l’Europe ensemble. [Le présent va décider d’un long avenir; & plusieurs centaines d’années après que nous ne serons plus, le soleil, en éclairant cet hémisphère, éclairera ou notre honte ou notre gloire.] Attendrons-nous que nous soyons la proie d’un conquérant, & que l’espérance de l’univers soit détruite? Imaginons-nous que toutes les générations du monde à venir ont dans ce moment les yeux fixés sur nous, & nous demandent la liberté. Nous allons fixer leur destin. Si nous les trahissons, un jour elles se promeneront avec leurs fers sur nos tombeaux & les chargeront peut-être d’imprécations.
(*) Eric Nelson: "Hebraism and the Republican Turn of 1776: A Contemporary Account of the Debate over Common Sense", William & Mary Quarterly, 3d ser., 70, no. 4 October 2013.
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