Friday, June 28, 2013

D'ALEMBERT & INTEREST RATES
"...elle tournera sa convexité vers son axe..." — D'Alembert

AM | @HDI1780

In a section of his book on the history of usury and debt, under the subtitle "Adam Smith, d'Alembert and Newton", Charles R. Geisst tells the story of how "d'Alembert was accused of being an apologist for usury for suggesting that compound interest could actually benefit a borrower" (p. 121) (*). While I am a bit confused with the calculations provided in the book, it is quite true that, at a 6 per cent interest rate, the amount of interest paid on the first six months of a £100 loan would be £3 using simple interest, which is slightly higher than the £2.95 amount resulting from compound interest (1.06^0.5 = 1.02956).

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Mr. Geisst does not quote d'Alembert directly. In Encyclopédie, the article INTÉRÊT (Arith. & Algéb.) that deals with simple and compound interest was penned by Rallier des Ourmes, with an addendum by d'Alembert [see]. There are several things to note:

1.- The definition of interest. "L'intérêt est le profit que tire le créancier du prêt de son argent (ou de tel autre meuble)". In typical eighteenth-century fashion, Rallier des Ourmes presents a 'dual' definition, both monetary and 'real', of credit markets.

2.- The importance of annuities. "Cette question au reste n'est pas de pure curiosité ; cette manière de faire le commerce est, dit-on, fort d'usage en Angleterre". By 1750, French authors on money and trade are keenly aware of the impact that well-developed credit markets are having on trade.

3.- The controversy about compound interest. This point needs further analysis — Mr. Geisst's book is the place to start (pp. 119-122). In Encyclopédie, d'Alembert complains about "une imputation très-injuste, dont nous croyons nous être suffisamment justifiés par une lettre insérée dams le mercure de Décembre 1757. Nous y renvoyons le lecteur".

To be continued...

(*) Charles R. Geisst. Beggar Thy Neighbor. A History of Usury and Debt. University of Pennsylvania Press, 2013. 
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Saturday, June 22, 2013

FORME JUDICIAIRE II
« L'accusé peut demander communication de la procédure » — D'Alembert

AM | @HDI1780

[1] D'Alembert. Chapeau aux amis de www.rousseauonline.ch (voir aussi @RousseauOnline) ! Le site donne accès à l’ensemble des œuvres de Jean-Jacques Rousseau dans leur première édition de référence, en 17 volumes in-4°. Voici d'Alembert à propos de la procédure criminelle à Genève : « La question, déjà abolie dans plusieurs états, & qui devroit l’être par-tout comme une cruauté inutile, est proscrite à Genève; on ne la donne qu’à des criminels déjà condamnés à mort, pour découvrir leurs complices, s’il est nécessaire. L’accusé peut demander communication de la procédure, & se faire assister de ses parens, & d’un Avocat pour plaider sa cause devant les Juges à huis ouverts. Les sentences criminelles se rendent dans la place publique par les Syndics, avec beaucoup d’appareil. » (*). Très intéressant ! Contrairement aux critiques modernes de Jean-Jacques, d'Alembert paraît avoir perçu, dès 1757, le véritable « problème Jean-Jacques Rousseau » : son dédain pour les formes.

(*) Article GENÈVE, Décembre, 1757, Encyclopédie, tome VII.
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[2] Constant. Benjamin Constant, lecteur de l'Histoire des deux Indes, fait l'apologie des formes: « Par une étrange pétition de principe, l’on a sans cesse, durant la révolution, déclaré convaincus d’avance les hommes qu’on allait juger. Les formes sont une sauvegarde : l’abréviation des formes est la diminution ou la perte de cette sauvegarde. L’abréviation des formes est donc une peine [...] Sous Jacques II, Jefferies fut obligé de fouler aux pieds les formes, et de violer l’indépendance des juges mêmes de sa création, pour assurer les nombreux supplices des victimes de sa fureur. Il y a dans les formes quelque chose d’imposant et de précis, qui force les juges à se respecter eux-mêmes, et à suivre une marche équitable et régulière. L’affreuse loi, qui, sous Robespierre, déclara les preuves superflues, et supprima les défenseurs, est un hommage rendu aux formes » (*). Voir, à ce sujet, le livre de Rémy Hebding. Benjamin Constant. Le libéralisme tourmenté. Paris : Marc Chaleil, 2009 ; l'excellent chapitre 6 a pour titre : « L'esprit des formes ». À noter aussi la définition des formes comme sauvegarde — c'est le langage de Diderot !

(*) Benjamin Constant. Principes de politique (1807), « Des garanties judiciaires ».
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[3] Diderot. Denis Diderot décrit le Code de Brahma dans l'Histoire des deux Indes : « On y traîte d'abord du prêt, le premier lien des hommes entre eux; de la propriété, le premier pas de l'association; de la justice, sans laquelle aucune société ne peut subsister; des formes de la justice, sans lesquelles l'exercice du pouvoir en devient arbitraire...» (*). À remarquer le lien indirect entre justice, formes de la justice et ... crédit ! Autre question : les textes de l'Histoire des deux Indes qui font l'apologie des formes sont-ils (presque) tous dûs à Diderot ?

(*) Histoire des deux Indes, 1780, i.8, p.43.
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[4] Moreno. En 1972, Eduardo Dürnhöfer publicó por primera vez un manuscrito de Mariano Moreno bajo el título "Sucesos Memorables". En mi libro de 2009 logré esclarecer la referencia al "duque de Anjou". En realidad, se trata de la ejecución del duque de Enghien (1804), duramente condenada por Moreno: "El Duque de Anjou fue sacado violentamente de un Pais neutral, conducido militarmente á Paris, y alcabuceado a las catorce horas de su arribo, sin formulas, ni formacion de causa, y sin preceder siquiera la manifestacion de quales podrian ser sus crimenes" (*). La posición de Mariano Moreno sobre las formalidades judiciales refleja, casi palabra por palabra, la de su contemporáneo Benjamin Constant.

(*) Eduardo Dürnhöfer. Mariano Moreno inédito. Sus manuscritos. Buenos Aires: Casa Pardo, 1972.
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Friday, June 21, 2013

CHASTELLUX
".. the humanizing benefits of commerce..." — George Washington

AM | @HDI1780

François-Jean d'Aborche, Marquis de Chastellux (1734–1788) [bio], deserves some recognition. I have come to this conclusion after reading some of the passages of De la félicité publique (second edition) devoted to the notion of 'mixed government'. I tend to like these militaires-hommes de lettres who rejected utopian notions about government and favoured a strong, undivided executive power. To George Washington, the Marquis was "a Philosopher and a Soldier" (see his April 1788 letter, written, as Washington himself admits, in a "strange style", in which the General mentions the Frenchman's love-making.)

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So far I have been able to locate the following writings of Chastellux:


. De la félicité publique, Tomes 1 & 2. Amsterdam: Marc-Michel Rey, 1772.

. De la félicité publique, Tome I. Bouillon: Imprimerie de la Société Typographique, 1776.

. De la félicité publique, Tome II. Bouilon: Imprimerie de la Société Typographique, 1776.



. De la félicité publique, Tome I.  Paris: Antoine-Augustin Renouard, 1822. 

. De la félicité publique, Tome II. Paris: Antoine-Augustin Renouard, 1822. 

Chastellux may also be the author of the "Préface ou Essai sur la vie et les ouvrages de Mr. Helvétius" (Londres, 1773) [see]. The 1822 edition of De la félicité publique contains an important "Notice sur la vie de Chastellux" written by his son. Note the mention to the marquis' circle of friends in the world of letters: Helvétius, Saint-Lambert, Thomas, d'Holbach, Mme. Geoffrin, Mlle. de Lespinasse, Grimm, the Necker couple, Galiani, Suard and Raynal (p. xviii). I plan to post shortly on Chastellux's views on the mixed government, and on his polémique with abbé Mably on that point.

In the second half of the eighteenth century, the old (Greek) idea of mixed government is undergoing a slow and difficult mutation; eventually, it will blossom as a modern checks-and-balances theory that upholds the principle of representation. I find this evolution quite fascinating — and some of its elements are still highly relevant today. David Hume, correctly singled out by Anthony Pagden as one of the Top 2 thinkers of the Enlightenment, lurks in the background of all such discussions (*). But then, as the American Revolution unfolds, things begin to change at a sustained pace. The 1780 edition of Histoire des deux Indes manages to capture in extremis this momentous change: 1, 2, 3.

(*) See for example: "François Jean, Marquis de Chastellux", in James Fieser (ed.) Early Responses to Hume's Moral, Literary and Political Writings II, Second edition, 2005.
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Monday, June 17, 2013

FORME JUDICIAIRE
".. the forms of a free government..." — David Hume

AM | @HDI1780

[1] Diderot. L'importance attribuée par Diderot à la forme judiciaire est l'un des éléments les moins connus et les plus importants de sa pensée politique (*). À Catherine II : « Mais avec de bonnes lois et de bons magristrats, il y a une troisème chose presque aussi importante, c'est la forme judiciaire. J'entends par la forme judiciaire un echaînement d'actes nécessaires qui conduisent une affaire quelconque despuis l'instant où elle est entamée jusqu'à la sentence définitive. Cette forme est la sauvegarde du citoyen, et la bride du magistrat [...] Notre jurisprudence est très incertaine. Mais notre forme judiciaire est très décidée [...] Avez-vous une forme judiciaire ? Cette forme judiciaire est-elle publique ? »

(*) Mélanges pour Catherine II, Œuvres, Tome III, Laurent Versini (ed.), p. 396.
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[2] Hume. I am finding more passages by Hume on the notion of due process of law. "After this manner the formalities of justice, which, though they appeared tedious and cumbersome, are found requisite to support of liberty in all monarchical governments [...] The justiciary made inquiry into the disorder ; and finding one Constantine Fitz-Arnulf to have been the ringleader, an insolent man, who justified his crime in Hubert's presence, he proceeded against him by martial law, and ordereed him immediately to be hanged, without trial or form of process. He also cut off the feet of some of Constantine's followers" (*).

(*) David Hume. The History of England, Vol. II. pp. 21 and 47. New York: Innskeep and Bradford, 1810. 
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[3] Beccaria. In early 1766, Cesare Beccaria pays a visit to Diderot, d'Holbach, Raynal, Helvétius, Morellet and others. His views will be further discussed by Tocqueville in De la démocratie en Amérique [see]: "Le formalità e le ceremonie sono necessarie nell'administrazione della justizia, sí perché niente lasciano all'arbitrio dell'amministratore, sí perché danno idea al popolo di un judizio non tumultuario ed interessato, ma stabile e regolare, sí perché sugli uomini imitatori e schiavi dell'abitudine fanno puí efficace impressione le sensazioni che i raziochinii. Ma queste senza un fatale pericolo non possono mai dalla leggi fissarsi in maniera che nuocano alla verità, la quale, per essere o troppo semplice o troppo composta, ha bisogno di qualche esterna pompa che le concilii il popolo ignorante (XXXVIII)".

(*) Cesare Beccaria. Dei delitti e delle pene. Torino: Einaudi, 1965, Franco Venturi (ed.), pp. 92 and 354-355.
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[4] Moreno. El abogado porteño defiende en la Audiencia de Buenos Aires a José Antonio de Escalada por la ocupación ilegal de su vivienda. El texto incluye referencias al derecho de contratos, al proceso debido, al equilibrio económico y político, etc. "Desaparecieron aquellos felices tiempos, en que igual escrupulosidad regia en la decision de los juicios, que en sus formalidades: el que observe con meditacion la práctica del foro, desconoce entre nosotros la envidiable circunspeccion de nuestros mayores. Se terminó por considerar de poca importancia aquellas formalidades á que los sábios antiguos vincularon el acierto de las resoluciones". Moreno exige que no "se mezclen las instancias", que la Audiencia rechace "todo irregular procedimiento" y que mantenga "la escrupulosidad con que debia proceder en la formacion de las probanzas" [ver].

(*) Mariano Moreno. Escritos, Tomo I. Buenos Aires: Losada, 1956, Ricardo Levene (ed.), pp. 199-200.
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Saturday, June 15, 2013

JACQUES NECKER & LA « THÉORIE INSTITUTIONNELLE » DU CRÉDIT
... la puissance arbitraire, et le crédit, ne vont pas ensemble — Jacques Necker

AM | @HDI1780

Septembre 2010. Alors que je parcours la biographie de Mme de Staël par Michel Winock, la mention de l'un des derniers livres de Jacques Necker, Dernières vues de politique et de finance (1802), détourne tout à coup mon attention. J'introduis alors le mot « crédit » dans le moteur de recherche de Google Books : une agréable découverte m'attend. Car Dernières vue de politique et de finance est peut-être l'un des derniers livres d'économie politique à contenir une « théorie institutionnelle » du crédit. Dès 1803, avec Jean-Baptiste Say, les économistes —aveuglés par le succès foudroyant de l'économie anglaise— cesseront de faire référence aux données institutionnelles qui expliquent pourtant l'essor du crédit.

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En lisant l'ouvrage de Necker, on ne peut éviter une réfléxion : Napoléon Bonaparte —à qui ce livre est en quelque sorte dédié— a très mal lu l'Histoire des deux Indes. Car il en retiendra l'une des parties les moins réussies, à savoir les préjugés anti-espagnols de Raynal et Diderot (dérivés sûrement de Montesquieu, le maître à penser de ce dernier). Et il choisira d'en ignorer la partie la mieux réussie — la magnifique leçon sur le crédit : « Un despote ne doit pas obtenir du crédit » (HDI 1780, xix,2, p. 52) [1]. Raynal a-t-il médité ces questions avec Necker dès les années 1760, comme le suggère Kenta Ohji ? [2]. Probablement. En tout cas, voici quelques idées du grand banquier genevois :

« .. la plénitude du crédit est incompatible avec l'existence d'un pouvoir sans balance » (p. 382). Le despotisme et le crédit « ne vont jamais ensemble » (p. 444). Le crédit et la sécurité générale présupposent « une autorité balancée par des droits et des pouvoirs représentatifs » (p. 441). « ...la puissance arbitraire, et le crédit public, ne vont pas ensemble » (p. 392). Il n'y a pas de crédit sans « une limite à l'autorité suprême » (p. 393). « Le meilleur soutien du crédit est un Gouvernement sagement organisé, un Gouvernement réglé par des lois consitutionnelles, qu'aucune force ne peut rompre; et qui fait de l'autorité première un instrument utile, et non un pouvoir arbitraire » (p. 395).

Pour Necker, le régime de Bonaparte est particulièrement instable, car sa continuité n'étant pas complètement assurée, le gouvernement doit payer des taux d'intérêt bien plus onéreux que ceux de l'Angleterre, qui est pourtant plus lourdement endettée ! Ce qui explique l'énorme prime de risque : la France doit payer des taux d'intérêt de près de neuf pour cent, contre seulement trois pour cent pour l'Angleterre !

[1] Voir à ce sujet Agustin Mackinlay : « Une "heureuse révolution dans les idées" : l'Histoire des deux Indes et l'indépendance de l'Amérique méridionale », Alvar de la Llosa & Thomas Gomez (ed.) L'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840). Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2011. 

[2] Kenta Ohji : « Raynal, Necker et la Compagnie des deux Indes. Quelques aspects inconnus de la genèse et de l'évolution de l'Histoire des deux Indes », Gilles Bancarel (Ed.) Raynal et ses réseaux. Paris : Honoré Champion, 2011.

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Wednesday, June 12, 2013

LES CAHIERS DE LECTURE DE MARIANO MORENO : UN ÉCHANTILLON
"El mas fecundo ingenio de nuestro siglo" — Mariano Moreno

AM | @HDI1780


A la imperiosa ley de la necesidad ceden todas las Leyes.

[Escritos, Tomo 2, p. 10]

Il est tems que les loix prohibitives plient sous l’impérieuse loi de la nécessité.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xii.40]



Deberian cubrirse de ignominia los que creen...

[Escritos, Tomo 2, p. 13]

Son nom passeroit aux siècles à venir couvert d’ignominie

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.37]


Esta consideracion convence que el mal és irremediable...

[Escritos, Tomo 2, p. 16]

Cependant, il faut bien qu’on croie le mal sans remède

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.6]



El primer debér de un Magistrado és fomentar por todos los medios posibles la publica felicidad.

[Escritos, Tomo 2, p. 33]

Le bonheur public est la première loi, comme le premier devoir.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xviii.42]



Entonces, dice el más fecundo ingenio de nuestro Siglo, entonces és quando la Divinidad contempla con placer sus criaturas, y no encuentra motibos que le hagan arrepentir de habér criado al Hombre.

[Escritos, Tomo 2, p. 45]


C’est alors, peut-être, que la divinité contemple avec plaisir son ouvrage, & ne se repent pas d’avoir fait l’homme.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.6]



...la tranquilidad será inseparable de un Pueblo laborioso, en q.e no tendrán entrada los vicios q.e solamente nacen con la molicie: el soplo vivificante de la industria...

[Escritos, Tomo 2, p. 45]

peuple laborieux

…de mollesse & de vice

le souffle vivifiant de l’industrie...

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xiv.29, xi.30, xix.6]



...innumerables Barcos cubrirán nuestras radas...

[Escritos, Tomo 2, p. 45]



…les vaisseaux, les productions, les marchandises, les négocians de toutes les contrées de la terre rempliront ses ports

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.6]



...por mil canales se derramarán entre nosotros las semillas de la poblacion y de la abundancia.

[Escritos, Tomo 2, p. 45]


…toutes les sources de la population & de la volupté, pour les verser par mille canaux sur la face du monde.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.6]


Tál es la imagen del comercio...

[Escritos, Tomo 2, p. 45]


Telle est l’image du commerce.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xix.6]



...fixará en la gratitud de los Pueblos un monumento indestructible con el glorioso renombre de Padres de la Patria.

[Escritos, Tomo 2, p. 45]


...et quoi qu’il arrive, on les retrouverait au moins dans des monuments indestructibles.

[Coup d’oeil sur les quatre Concours qui ont eu lieu en l’académie des Sciences Belles-Lettres et Art de Lyon pour le prix offert par M. l’Abbé Raynal sur LA DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE, Hans-Jürgen Lüsebrink (ed.). Avantages et désavantages de la découvert de l’Amérique, Université de Saint-Etienne, 1994, p. 145]



Era un tirano monopolio el que los Comerciantes de Cadiz habian usurpado...

[Escritos, Tomo 2, p. 48]

A l’aspect de cette autorité, le monopole, ce tyran de l’industrie, disparoîtra pour jamais.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, iii.38]



La plata no es riqueza... ella no es más q.e un signo de convencion con q.e se representan todas las especies comerciales...

[Escritos, Tomo 2, p. 60]

L’or & l’argent ne sont pas des richesses; ils représentent seulement des richesses.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, viiii.34]



La Agricultura llegará al último desprecio.

[Escritos, Tomo 2, p. 65].

...tomber dans le dernier mépris

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, i.24]



...y para alexar todo riesgo de un error pernicioso...

[“Manifiesto de la Junta”, 23 de junio de 1810. Escritos, Tomo 2, p. 98].


Cette erreur pernicieuse devint chez les Anglois le principe de leur conduite.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire du Parlement d’Angleterre. Paris: De la Guette, 1750,  p. 29; voir].



(a)...las suerte de estas vastas regiones.

(b)...que róta la union entre los pueblos de estas vastas regiones...

(c)...todos los habitantes de estas vastas regiones...

[(a) “Oficio de la Junta al Cabildo de Montevideo”; (b) “Reflexiones sobre una proclama”; (c) “La convulsión de Chile”. Escritos, Tomo 2, pp. 115, 126, 213].


(a)…dans quelqu’une des vastes contrées de l’Amérique Septentrionale.

(b)…les richesses de ces vastes contrées

(c). Il ne savoit pas que dans de vastes contrées

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xviii.31; xix.6; xix.7].



...los funestos estragos de la guerra civil...

[En: “Reflexiones sobre una Proclama publicada en la Corte del Brasil”, Escritos, Tomo 2, p. 126].


...& la guerre se réduisit à quelques ravages funestes aux colons...

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xv.]


...y en la general fermentacion que brota de todas partes...

[“Continúan las reflexiones sobre la Proclama del Marqués de Casa Irujo”. Escritos, Tomo 2, pp. 132 y 315].


Mais dans la fermentation générale des disputes théologiques, toute la lie de ces matieres resta en Espagne.

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, viii.31, p. 251; voir].



...la dignidad, que caractériza á las empresas grandes...

[“Orden del día”, Gazeta de Buenos-Ayres, 16 de agosto de 1810. Escritos, Tomo 2, p. 144].


...animé du sentiment de la gloire, le seul resort qui ferme les yeux sur le prix de la vie & qui pousse aux grandes entreprises

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xvii.8]



...la disconformidad de los Xefes de aquel Pueblo conducido por un egoísmo que desconoce las resoluciones enérgicas que debe distinguir á el vasallo de un Rey desgraciado.

[“Orden del día”, Escritos, Tomo 2, pp. 144-145].


Les suites de cette résolution hardie n’étoient pas aussi dangereuses qu’elles le pourroient paroître au premier coup-d’œil…

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, XVI.11]


…á países tan distantes

...á si unos vasallos que se hallan en una inmensa distancia, deberán recibir á otro vasallo como órgano del Soberano...

...la corrupción de las costumbres desmoronó imperios poderosos, que parecian indestructibles…

[“Contestación a los oficios de José Primo de Rivera”, Gazeta de Buenos-Ayres, 16 de agosto de 1810. Escritos, Tomo 2, p. 152].


…& soutenue par quelques mauvais forts, situés à une distance immense l’un de l’autre.

...il y sert à voiturer d’énormes fardeaux à des distances immenses

[Guillaume-Thomas Raynal. Histoire des deux Indes, 1780, xvi.8; vi]

Diderot : “A des distances aussi grandes, quelle peut être l’énergie des loix de la métropole sur les sujets, & l’obéissance des sujets à ces loix? L’éloignement des témoins & des juges de nos actions, ne doit-il pas amener la corruption des mœurs, & avec le tems le déclin des institutions les plus sages, lorsque les vertus & la justice, leurs bases fondamentales, ne subsistent plus? ” (HDI 1780, xiii.1).


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Saturday, June 8, 2013

BURKE
"...their poisonous weeds and wild incantations..." — Edmund Burke

AM | @HDI1780

There are two new books on Edmund Burke (*). Both are reviewed by John McDermott in "Burke & Sons" (Financial Times, June 1-2 , 2013). Mr. Mc Dermott underlines an interesting paradox: "[Burke's] were thouroughly liberal causes" (Irish Catholics, America, abuses of the East India Company, etc.). Last year I made an interesting trouvaille: I found proof that Edmund Burke had read the third edition of Histoire des deux Indes [see].

I then received this well-thought-out e-mail from Prof. Dermot Ryan: "While Burke increasingly defined himself as an 'enemy of the Enlightenment' as the revolution radicalized, your discovery only underscores how deep Burke's knowledge of the writers of the French Enlightenment went and suggests Burke in some ways remained always a student of the Enlightenment".

(*) Jesse Norman. Edmund Burke. Philosopher, Politician, Prophet. London: HarperCollins, 2013 [see]. Drew Maciag. Edmund Burke in America. The Contested Career of the Father of Modern Conservatism. Cornell University Press, 2013 [see].
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Thursday, June 6, 2013


TRICENTENAIRE DE L’ABBE RAYNAL
1713 - 2013
Inscrit aux Célébrations nationales 2013
placé sous le patronage de l’UNESCO
de l’Institut de France
de l’Académie des Sciences Morales et Politiques
de l’Académie d’Agriculture de France
de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique
de la Société française d’étude du XVIIIème siècle
de Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication
avec le soutien de la
Commission nationale française pour l’UNESCO

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SOUS LE HAUT PATRONAGE DE
MONSIEUR FRANÇOIS HOLLANDE
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Colloque international Raynal et les Amériques

13 - 14 - 15 juin 2013
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Palais Bourbon
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque Mazarine

Institut des Amériques, Université Paris 8



PROGRAMME

Jeudi 13 juin 2013
PALAIS BOURBON
126 rue de l’Université 75007 PARIS

Matin 9h30 – 12h00
PALAIS BOURBON Bureau n°1

9h30 – 10h00 Accueil des participants
10h00 – 10h30

- Accueil, interventions officielles, présentation

10h30 – 12h00 - ATELIER 1 – Raynal et les acteurs américains
Président de séance : Denis LACORNE (CERI Sciences-Po Paris)

  • Manuela ALBERTONE (Université de Turin) – Lectures de Raynal chez Crèvecoeur et chez Jefferson et le milieu des Américanistes.
  • Guillaume ANSART (Bloomington University - Indiana) – Le mythe de la Pennsylvanie, l’Histoire des deux Indes, et les Recherches sur les États-Unis de Filippo Mazzei.
  • Allan POTOFSKY (Université Paris 7) – Raynal, Jefferson, Démeunier and the Debate Over the Americas.
Après-midi
PALAIS BOURBON Bureau n°1

14h00 – 17h00 - ATELIER 2 - Réformisme colonial
Président de séance : Allan POTOFSKY (Université Paris 7)

  • Christian R. DONATH (American University in Cairo) – Les origines américaines du réformisme colonial dans l’Histoire des deux Indes.
  • Agustin MACKINLAY (European University, Barcelone) – Raynal et les Cahiers de lecture de Mariano Moreno (1778-1811).
Pause
  • Alessandro TUCCILLO (Université de Naples) - Colonialisme et Révolution en Amérique septentrionale dans l’Histoire des deux Indes (livre XVIII).
  • Elizabetta FIOCCHI MALASPINA (Université de Milan) – La dimension internationale de la pensée de l'abbé Raynal entre le droit et la diplomatie.

Après-midi
PALAIS BOURBON Bureau n°8

14h00 – 17h00 - ATELIER 3 - Commerce et mondialisation
Président de séance : Bertrand VAN RUYMBEKE (Université Paris 8)

  • Frédéric DOREL (Ecole Centrale de Nantes) – Raynal et le castor : histoire philosophique et politique d’un animal républicain.
  • Jonathan CAMIO (Université Paris 7) - Raynal, défenseur d'une Amérique plurielle ?
Pause
  • Ottmar ETTE (Universitéde Potsdam) – Les deux Amériques et les deux Indes : Guillaume-Thomas Raynal ou le défi planétaire.
  • Florian VAULEON (Purdue University West Lafayette - Indiana) – Raynal et la commercialisation du café au XVIIIe siècle: exotisme colonial et propagande marchande dans l’Histoire des deux Indes.

Vendredi 14 juin 2013
BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE
Petit auditorium Hall Est

Matin

9h30 – 10h30 – Conférence plénière par Patrice HIGONNET
(Harvard University Cambridge Massachusetts) – Raynal et la Révolution française

10h30 – 12h00 - ATELIER 4 – Livre et édition
Président de séance : Daniel DROIXHE (Université de Liège)
  • Gilles BANCAREL (Béziers) – Les pages américaines de Raynal : du grand reportage à la prophétie.
  • Bertrand VAN RUYMBEKE (Université Paris 8) - La question de Lyon : Raynal et la découverte de l'Amérique.
  • Patrick LATOUR (Bibliothèque Mazarine) – Raynal et les Amériques dans les bibliothèques parisiennes à la fin du XVIIIe siècle.

Après-midi

14h00 – 16h30 - ATELIER 5 - Religions et moeurs d’un peuple nouveau
Président de séance : Patrice HIGONNET (Harvard University Cambridge Massachusetts)

  • Denis LACORNE (CERI Sciences-Po Paris) – Le discours des moeurs de Raynal. Tolérance, fanatisme et les « moeurs tranquilles » d'un peuple nouveau.
  • Yves TERRADES (Université d’Orléans) - Géoanthropologie américaine de Raynal : les cinq grandes catégories d'Amérindiens.
Pause
  • Pawel ZAJAC (OMI) (Université Adam Mickiewicz de Poznań) – Les missions et les chrétiens en Amérique selon l’abbé Raynal. Une image représentative du siècle des Lumières ?
  • Daniel DROIXHE (Université de Liège) – Langues et musiques américaines dans l’Histoire des deux Indes.

17h00 – 18h00 – TABLE RONDE – CONCLUSION
François MOUREAU (Pr émérite Université Paris 4) et l’Ambassadeur Jean-Daniel TORDJMAN Président du Comité d’Honneur du Tricentenaire de l’abbé Raynal

Samedi 15 juin 2013
BIBLIOTHEQUE MAZARINE

10h30 - 12h00 - Visite commentée de l’exposition Raynal un regard vers l’Amérique

Rsvp obligatoire : raynal2013@gmail.com
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Saturday, June 1, 2013

FOUR LETTERS
"...la importancia de aquel Puerto" — Mariano Moreno

AM | @HDI1780

[1] Volney to Jefferson. Volney, and later Alexander von Humboldt and Mariano Moreno, were all keen readers of Jefferson's Notes on the State of Virginia (*). "Si vous reimprimez Vos Notes de Virginie, j'aurai Veritable plaisir à Vous en extraire ce qui vous conviendra". But then something interesting happens. Robespierre is dead, and a new, balanced constitution, is in place. Volney notes that the flow of credit is back to normal: "... l'on vend à terme de 90 jours, chose inouië depuis 3 ans". In other words: despotic government destroys credit markets; only freedom, the rule of law and stable property rights can bring them back to life.

(*) Volney to Thomas Jefferson, 12 December 1796, The Papers of Thomas Jefferson. Barbara B. Olberg (ed.), Vol. 29, March 1796 to December 1797. Princeton University Press, 2002, p. 222.
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[2] Dana to Adams. Francis Dana, the head of a mission from the Continental Congress to the Russian court [see], writes from St-Petersburg (*). The P.S. of the letter is about two books anxiously awaited by the American diplomat: Raynal's Histoire des deux Indes and Smith's Wealth of Nations (in that order). "If Capt: Bell who went over to England while I was in Holland, has not bought the Abbe Raynal's History of the Indies (in English), and Smith's Wealth of Nations, for me, pray give the necessary directions to Messrs: Sigourney & Co: to send me the last Editions of both works, on my account, and to forward them in my name by the first good opportunity to Mr: Jona: Jackson". The aura of Histoire des deux Indes was still immense; in the United States, it would start to decline towards the end of the War, with Jefferson, Paine and Mazzei focusing on its weak points (mostly the absurd notion of dégénération).

(*) Francis Dana to John Adams, 6 December 1781. Gregg L. Lint (ed.) The Papers of John Adams, Vol. 12, October 1781-April 1782. Harvard University Press, 1996, p. 147.
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[3] De Lolme to Franklin. From 1775 onwards, Paris is the scene of an enthralling political debate. Some of the sharpest minds, like Jean-Louis de Lolme and Benjamin Franklin, are involved. "Hôtel de Portugal rue de Mail: The last time I was in Paris I did myself the honour to call at Passy, in order to pay my respects to you, when I was not so for-tunate as to meet you: as I should be extremely sorry to experience now the same disappointment, I take the liberty to acquaint you with my being in Paris, and should be very happy if you would condescend to inform me of the properest time for me to call at your house, supposing you think proper to receive my visit. I send you inclosed the proposals of the periodical paper I prepare to publish: the reason of my coming to Paris, is to procure the admission of it in France: this is a favour not very easy to be obtained."

(*) Jean-Louis De Lolme to Benjamin Franklin, 26 November 1781 [see].
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[4] Moreno a Funes. Ávido lector de Raynal, Mariano Moreno está obsesionado por el mal estado de los puertos sobre el Río de la Plata. En la Historia de las dos Indias, el estado de los puertos es uno de los principales criterios de atraso/adelanto de un país [ver]. Moreno, Secretario de la Junta, utiliza el lenguaje de Raynal: "Ud se ha manifestado lleno de placer en el paseo á la Ensenada, exigimos por tributo un discurso sobre la importancia de aquel Puerto, la obligacion del govierno en protegerlo, el interes de estas provincias en su fomento, y la firmeza con que deben arrostrarse todas las dificultades, que se opongan á la prosperidad de un establecimiento, que honrará la memoria de sus autores, y hara la felicidad de los que ahora contribuyan con sacrificios personales". En 1780, Raynal describía el puerto de la Ensenada como una "espèce de village" (HDI 1780, viii.34), una humillación que Moreno estaba particularmente deseoso de revertir.

(*) Mariano Moreno a Gregorio Funes, 27 de octubre de 1810. En Mariano Moreno. Escritos, Vol. 2, Ricardo Levene (ed.). Buenos Aires: Losada, 1957, p. 329.
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