Friday, December 30, 2011

PRÉSENCE D'HELVÉTIUS (II)
"Tout se tient dans l'univers" — Helvétius

AM | @agumack

Je viens de finir le premier tome des Œuvres complètes d'Helvétius publiées par Servière à Paris en 1795; j'en ai fait l'achat il y a quelques années à Buenos Aires. La capitale de l'Argentine est une surprenante source de littérature des Lumières radicales; en 1990, en pleine hyperinflation, j'avais payé 500 dollars pour les 24 tomes de l'Encyclopédie (Livourne, 1778), la plupart en excellent état. Et l'année dernière je me suis offert l'édition de 1820 de l'Histoire des deux Indes pour seulement €100 (les 10 tomes en parfait état). Mais revenons à Helvétius et à son influence sur l'HDI.

Au-delà des mots et des expressions en commun [voir], c'est l'idée du héros telle que la conçoit Helvétius qui revient souvent dans les pages de Raynal. Le héros, pour Helvétius (comme plus tard pour Hegel), est celui en qui s'effectue "la rencontre heureuse" de l'intérêt particulier avec l'intérêt général ou public.

Voyons quelques exemples tirés de l'Histoire des deux Indes:

- Les hollandais: "Sans terre & sans productions, ils résolurent de faire valoir celles des autres peuples; assurés que de la prospérité universelle, sortiroit leur prospérité particulière. L’événement justifia leur politique" (HDI 1780, xii.14);

- Guillaume III d'Orange: "Jamais son intérêt ne put le détourner de l’intérêt public" (HDI 1780, xix.3);

- Pierre le Grand: "On ne le vit pas s'élever, jusqu'à combiner la félicité de ses peuples avec sa grandeur personnelle" (HDI 1774, v.40, p. 281).
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Tuesday, December 27, 2011

VOLKER STEINKAMP & ALEXANDRE DELEYRE (I)

AM | @agumack

C'est en 2009, à la Bibliothèque de l'Université d'Amsterdam, que j'ai trouvé le texte de Volker Steinkamp sur l'Histoire des deux Indes et Alexandre Deleyre (*). L'auteur du Tableau de l'Europe (1774), ouvrage incorporé à la deuxième édition comme Livre XIX del l'HDI, est généralement laissé de côté par les historiens modernes. Avec son analyse du Tableau, M. Steinkamp fait justice au malheureux collaborateur de Raynal. L'Histoire des deux Indes est présentée comme "die repräsentativste aus aufklärerischer Sicht verfaßte Bilanz einer gut dreihundertjährigen europäischen Kolonialisationsgeschichte".

Mais en quoi consiste l'apport de Deleyre? Tout d'abord, un mot s'impose: l'ordre. Le texte de Raynal est chaotique; l'abbé a besoin d'ordre!

Die Histoire des deux Indes wird daher insofern auch zu eiener Geschichte Europas, als sie in bis dahin nicht gekannter Deutlichkeit die Frage nach den Folgen der Eroberung der Neuen Welt für die Alte Welt explizit stellt und zu beantworten sucht. In unsystematischer Form geschiet dies an vielen Stellen in der Histoire des deux Indes, in zusammenhängender Form in Tableau de l'Europe, der seit der zweiten, 1774 erschienen Ausgabe die Histoire des deux Indes beschließt und zunächst Raynal selbst zugesprochen ist, als dessen Autor inzwischen jedoch der Enzyklopädist Alexander Deleyre feststeht.

Le fait que les quatorze chapitres de Deleyre soient laborieusement organisés par sujet constitue un premier message adressé à la critique: désormais, l'HDI est un texte plus cohérent, plus systématique. Volker Steinkamp regrette l'oubli dans lequel ce "zu Unrecht fast völlig in Vergessenheit geratenen Schrift" est tombé. Il a bien raison!

Affaire à suivre...

(*) Volker Steinkamp. L'Europe éclairée. Das Europa-Bild der französischen Aufklärung, chapitre IV ("Europa und die neue Welt"). Frankfurt am Main: Vittorio Klostermann, 2003.
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Friday, December 23, 2011

RAYNAL, ADAM SMITH & EL CRÉDITO

AM | @agumack

En la Wealth of Nations, Adam Smith cita repetidamente la Histoire des deux Indes. Sabemos que lee una edición de 1773 publicada en Ámsterdam. La fama de Smith como uno de los fundadores de la economía política es bien merecida. Pero tras leer y releer los pasajes de la HDI y de la Wealth of Nations sobre el crédito, una convicción insoslayable se apodera de mi mente: Smith le debe mucho más de lo que se cree a Raynal. ¡Mucho más! Aquí va un pasaje sobre la calidad del sistema judicial y el crédito público:

Les citoyens accoutumés à regarder la nation comme un corps permanent & indépendant, l'acceptent [le papier-monnaie] d'autant plus volontiers pour caution, qu'ils ont rarement une connoissance exacte de ses facultés, & qu'ils ont de sa justice une idée favorable, fondée ordinairement sur l'expérience. Avec ce préjugé, le crédit y est souvent porté au-delà des ressources & des sûretés. L'Angleterre en est la preuve, Il n'en est pas ainsi dans les monarchies absolues, dans celles surtout qui ont souvent violé leurs engagements (HDI 1773, iv, p. 76).

¿A qué se refiere Raynal con el crédito llevado "au-delà des ressources"? ¿Al valor de bonos públicos sobre la par? Es probable. En todo caso, es exactamente la interpretación que hará Adam Smith:

The necessities of the state render government, upon most occasions willing to borrow upon terms extremely advantageous to the lender. The security which it grants to the original creditor, is made transferable to any other creditor ; and from the universal confidence in the justice of the state, generally sells in the market for more than was originally paid for it. The merchant or monied man makes money by lending money to government, and instead of diminishing, increases his trading capital (Wealth of Nations, v.3).

Y ésta es solo una muestra ...
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Thursday, December 22, 2011

JOHN ADAMS ON RAYNAL (II)
"Our great Historian" — John Adams

AM | @agumack

In his third letter to Le politique hollandais on Raynal's Révolution de l'Amérique (22 January 1782), John Adams calls Raynal "Our great Historian" (*). But he proceeds to offer a biting criticism of the book on the grounds that "The History in question is very general" — already a familiar complaint by 1782. Raynal, says Adams, pays too much attention to events in Boston in 1773, which leads him to disregard opposition movements in other parts of the country:

Our great Historian does too much Honour to the Town of Boston, or too little to Charlestown Philadelphia and New York when he says "cette grande ville avoit toujours paru plus occupée de ses droits que le reste de L'Amérique." The only Difference was this, the ministry had created a Crowd of worthless officers of Revenue in Boston, more than in other Cities —they had sent an army there to protect them— and they practiced more Tyranny there and consequently more resistance than any where: but the same Causes in all other Cities, have ever produced the same Effects.

Clearly, John Adams —himself from Massachusetts— wants to display a united front amid his ongoing negotiations with Dutch bankers. The new republic will soon need lots of cash...

(*) Gregg L. Lint (ed.) The Papers of John Adams. Harvard University Press, 1996, Vol. 12, pp. 209-211.
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Wednesday, December 21, 2011

TREMBLEY & LA REGENERACIÓN

AM | @agumack

En El 'best-seller' que cambió el mundo, propongo la hipotesis según la cual Diderot lanza la idea de regeneración como contrapunto dialéctico a la degeneración de Raynal. La maniobra tendrá importantes consecuencias. ¿Pero de dónde proviene la idea de la regeneración? Del poeta Ovidio y del biólogo amateur suizo Abraham Trembley. Algunas referencias:

- Denis Diderot:  ANIMAL, Encyclopédie, Vol. 1.

- Robert E. Steele: "Trembley's polyps go transgenic", PNAS, April 25, 2006 vol. 103 no. 17, pp. 5416-6417.

- Howard M. Lenhoff & Sylvia Lenhoff: "Abraham Trembley and the origins of research on regeneration in animals", in Charles E. Dinsmore (ed.) A History of Regeneration Research. Cambridge University Press, 1991.

- M. Spanger: "Science, philosophie et littérature: le polype de Diderot", Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 1997, no23, pp. 89-107, pp. 188-189.
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Tuesday, December 20, 2011

DERNIÈRES TROUVAILLES SUR GOOGLE BOOKS...

AM | @agumack

- Boissy d'Anglas à Guillaume-Thomas Raynal, sur sa Lettre à l'Assemblée Nationale [texte].

- HISTORIA POLITICA DE LOS ESTABLECIMIENTOS ULTRAMARINOS DE LAS NACIONES EUROPEAS, TOMO 1, POR EDUARDO MALO DE LUQUE. Madrid: Don Antonio de Sancha, 1784 [texte].

- CENSURE DE LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE PARIS, Contre un livre qui a pour titre: HISTOIRE PHILOSOPHIQUE ET POLITIQUE, &. Paris: Clousier, 1781 [texte].

- Staatsveränderung von Amerika. Durch den Abt Raynal, Verfasser der philosophischen und politische Geschichte der Handlung der Europäer in den beiden Indien. Frankfurt und Leipzig, 1782 [texte].
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Monday, December 19, 2011

PRÉSENCE D'HELVÉTIUS

AM | @agumack

Je continue à lire Democratic Enlightenment, et je suis frappé par l'importance attachée par Jonathan Israel à Claude-Adrien Helvétius et à De l'esprit (1758) (*). A l'aide de Google Books, je me suis mis à lire les premières pages du livre d'Helvétius, à la recherche d'idées et d'expressions en commun avec l'Histoire des deux Indes. Les premiers résultats confirment l'hypothèse de M. Israel — et même de façon éclatante. (Voyons d'abord quelques expressions en commun; l'analyse suivra).

...& qu'au penchant naturel qui porte tous les hommes à l'usurpation. (De l'esprit, iii.2).

…cette pente que les princes & leurs ministres ont naturellement vers le pouvoir arbitraire. (HDI, 1780. xiii.41).
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...le fardeau de la misère... (De l'esprit, i.2).

…les supplices & les fardeaux de la misère... (
HDI 1773, ix, p. 454).
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...& à violer envers elle tous les droits de l'humanité. (De l'esprit, i.3).

...osoient quelquefois réclamer les droits de l’humanité... (HDI 1780, xix.2).
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...s'emparer de toutes les facultés de son ame... (De l'esprit, i.2).

...nous étouffons toutes les facultés de l’ame... (HDI 1780, xviii.23).
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...les uns sont énervés par la mollesse... (De l'esprit, i.3).

...lorsqu'ils ont été énervés par la mollesse... (
HDI 1780, ii.10).
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Comme la marche de l'esprit est toujours lente... (De l'esprit, i.1).

C'est la marche de l'esprit humain... (
HDI 1774, iii.44, p. 381).
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...qui consentiroit à croupir dans l'ignorance? (De l'esprit, préface).

...ne croupissent-elles pas dans l'ignorance? (
HDI 1780, xix.15).

(*) Democratic Enlightenment. Philosophy, Revolution, and Human Rights, 1750-1790 (New York: Oxford University Press, 2011) [info].
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Thursday, December 15, 2011

EL CRÉDITO EN LA HISTORIA DE LAS DOS INDIAS (I)

AM | @agumack

De a poco iré publicando los (muy interesantes) pasajes de la Histoire des deux Indes sobre la moneda y el crédito. Si le interesa una interpretación de conjunto, lo invito a leer el capítulo 5 de El 'best-seller' que cambió el mundo, que lleva por título "¡Un déspota no obtiene crédito!" El primer pasaje es especialmente interesante. Proviene de la primera edición de la HDI, cuando Raynal todavía confiaba en las bondades de la East India Company:

Il n'en est pas ainsi aux yeux des Anglois; leur plan est de lier si bien les mains au Souba, aux Nanabs, aux Rajas de sa jurisdiction, qu'ils ne puissent plus opprimer les peuples qui dépendent d'eux. Calicuta sera toujours un tribunal ouvert aux plaintes de tous les malheureux que la tirannie osera poursuivre. La propriété sera si respectée, que l'or enseveli depuis plusieurs siècles sortira des entrailles de la terre pour remplir sa destination. On encouragera tellement l'agriculture, les manufactures, que les objets d'exportation deviendront tous les jours plus considérables. La compagnie se flatte que loin d'être réduite à diminuer les tributs qu'elle a trouvé établis, elle pourra concilier leur augmentation avec l'aisance universelle (HDI 1772, iii, pp. 380-381).

A notar, de manera especial, la influencia que este texto —claramente inspirado en François Bernier— tendrá sobre Adam Smith.
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Wednesday, December 14, 2011

THUCYDIDE

AM | @agumack

J'ai fini, hier soir, l'Histoire de la Guerre du Péloponnèse. Mon grec étant quasiment nul, je l'ai lue en anglais, dans la magnifique édition du Free Press. Un des textes les plus frappants de Thucydide est le dialogue des Athéniens et des Méliens (5.84 à 5.116). Le dialogue porte sur un sujet cher aux auteurs de l'Histoire des deux Indes: le prétendu droit du plus fort (*). Raynal en fait mention au chapitre 27 du Livre XII:

Les nouveaux Anglois, avec le droit qu’ils ont usurpé d’importer tout ce qu’ils veulent, exportent les denrées les plus précieuses de la colonie, & se font encore livrer de l’argent, ou des lettres-de-change sur l’Europe. Tel est le droit de la force, dont les peuples républicains usent, non-seulement avec les autres nations, mais entre eux. Les Anglois agissent à-peu-près avec les Hollandois, comme firent les Athéniens à l’égard des Meliens. De tout tems, le plus foible cède au plus fort, disoit Athènes aux Insulaires de Melos: nous n’avons pas fait cette loi; elle est aussi vieille que le monde & durera autant que lui. Cette même raison, qui sied si bien à l’injustice, fit qu’Athènes fut à son tour subjuguée par Lacédémone, & détruite par les Romains.

Deux choses à retenir. D'abord, le message envoyé aux Anglais, ces Athéniens du XVIIIème siècle: Sparte est là — c'est la France! Ensuite, le problème du "juge & partie" (viii.23), qui joue un rôle essentiel tout au long de l'HDI.

(*) Voir à ce sujet Joaquín E. Meabe. Estudios sobre Tucídides, Vol. 1. Corrientes: Moglia Ediciones, 2009.
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Tuesday, December 13, 2011

TIRADENTES

AM | @agumack

Gilles Bancarel, principal biógrafo de Raynal y presidente de la Société d'Etude Guillaume-Thomas Raynal, acuñó el término "lectura extrema" de la Historia de las dos Indias (*). Es la lectura de revolucionarios como Toussaint Louverture y Mariano Moreno. Algo menos conocido es el estudio de Raynal por Joaquim José da Silva Xavier "Tiradentes" (1746-1792) y por sus asociados en la Inconfidência mineira de 1789.

Algunas referencias:

. Roberto Ventura: "Leituras de Raynal e a ilustração na América Latina", Estudos avançados, vol.2 no.3 São Paulo Sept./Dec. 1988.

. Luiz Carlos Villalta. Reformismo Ilustrado, Censura e Práticas de Leitura: Usos do Livro na América Portuguesa. São Paulo, 1999.

. Kenneth Maxwell. Conflicts & Conspiracies. Brazil and Portugal, 1750-1808. New York: Routledge, 2004.

(*) Gilles Bancarel. Raynal ou le devoir de vérité. Paris: Honoré Champion, 2004.
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Monday, December 12, 2011

DID JAMES MADISON READ THE HISTOIRE DES DEUX INDES?

AM | @agumack

There is in America a "near-religious" veneration for The Federalist, writes Bernard Bailyn. Historians and political scientists regularly delve into Federalist #10 in search for clues regarding its possible sources. According to Joseph Ellis, James Madison wrote it "with the mentality of a lawyer defending a client" (*). But what if #10 was in fact a re-working of some of Denis Diderot's texts in Book XVIII of Histoire des deux Indes? I explore this possibility in chapter 6 ("Contrapesos") of El 'best-seller' que cambió el mundo. The similarities are indeed striking. But while Diderot remained trapped in a small-republic mindset, Madison's breakthrough allowed him to think in terms of an "extended republic".

Now look at Madison's 1792 article on "Property". Once again, there are striking similarities with Diderot.

- "[A man] has a property very dear to him in the safety and liberty of his person" (Madison).

- "La premiére propriété est la personnelle" (Diderot - Nakaz).

 - "La liberté, est la propriété de soi" (HDI 1780, xi.24).

 - "...a man has a property in his opinions. He has an equal property in the free use of his faculties and free choice of the objects on which to employ them" (Madison).

- "Sans liberté, ou la propriété de son corps & la jouissance de son esprit, on n’est ni époux, ni père, ni parent, ni ami. On n’a ni patrie, ni concitoyen, ni dieu" (HDI 1780, xi.24)

- "Where an excess of power prevails, property of no sort is duly respected" (Madison).

 - "Où la puissance souveraine est illimitée, il n'y a point de propriété" (Diderot - Mélanges pour Catherine II).

- "La souveraineté illimitée ne peut avoir des sujets, parce qu’elle ne peut avoir des propriétaires" (HDI 1780, xix.2).

(*) Joseph J. Ellis. American Creation. Triumphs and Tragedies at the Founding of the Republic. New York: Knopf, 2007.
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Friday, December 9, 2011

"EN PRÉSENCE DE LEUR DESPOTE"

AM | @agumack

"... ces Castillans, autrefois si redoutés, sont aussi petits devant la superstition, que des esclaves asiatiques en présence de leur despote" (HDI 1780, vii.31). Selon toute vraisemblance, la phrase provient d'Helvétius: "L'homme en présence de son despote est sans opinion & sans caractere" (De l'homme, ix.10).


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Thursday, December 8, 2011

HISTOIRE DES DEUX INDES & ENGLISH LAW

AM | @agumack

I'm still reading Jonathan Israel's book, Democratic Enlightenment. Philosophy, Revolution, and Human Rights, 1750-1790 (New York: Oxford University Press, 2011) [info]. Prof. Israel's scholarship is impressive. And he writes very much à la Diderot: with enthusiasm. All in all, 1066 pages of extremely useful information. On page 230, Mr. Israel states that "The Histoire philosophique, the most widely distributed of all radical texts in the late eighteenth century, a work well known in English translation, in Britain, Ireland, and America, pronounced English law the most irrational, entangled, contradictory, and chaotic corpus of law known to man". The footnote refers to HDI 1780, ix.

This is true. But one should note that Raynal is mostly baffled by England's system of civil law. In a very interesting passage on French Canada after 1763 (HDI 1780, xvii.9), the abbé has nothing but praise for English criminal procedure, which was received with joy by French colonists:

On fit plus d’attention à l’établissement des loix criminelles d’Angleterre. C’étoit un des plus heureux présens que pût recevoir le Canada. Auparavant, un coupable, vrai où présumé, étoit saisi, jetté dans une prison, interrogé, sans connoître, ni son délit, ni son accusateur, sans pouvoir appeller auprès de lui, ou ses parens, ou ses amis, ou des conseils. On lui faisoit jurer de dire la vérité, c’est-à-dire, de s’accuser lui-même, & pour comble d’absurdité, sans attacher aucune valeur à son témoignage. On s’étudioit ensuite à l’embarrasser de questions captieuses, dont il étoit plus facile au crime impudent qu’à l’innocence troublée de se démêler.

On eût dit que la fonction d’un juge n’étoit que l’art subtil de trouver des coupables. On ne les confrontoit avec ceux qui avoient déposé contre lui qu’un instant avant le jugement qui prononçoit, ou l’absolution, ou le plus ample informé, ou la torture & le supplice. Dans le cas d’absolution, l’innocent obtenoit aucune indemnité. Au contraire, la sentence capitale étoit toujours suivie de confiscation: car telle est en abrégé la procédure criminelle Françoise. La Canadien conçut facilement & sentit vivement le prix d’une législation qui ne laissoit subsister aucun de ces désordres.

Following Montesquieu's lead, both Raynal and Diderot are keenly aware of the importance of criminal procédure. I deal with this issue, which plays an important role in the political economy of Histoire des deux Indes, in chapter 6 ("Contrapesos") of El 'best-seller' que cambió el mundo.
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Wednesday, December 7, 2011

UNA PEQUEÑA 'TRAMPA' DE RAYNAL

AM | @agumack

Uno de los cambios más notables entre las ediciones de la Histoire des deux Indes es el referido a importancia de la "degeneración" de los seres vivos en América. Sobre este punto, la influencia de Benjamin Franklin fue seguramente determinante. (A Diderot tampoco la causaba gracia la idea). He detectado una pequeña 'trampa' de Raynal referida a la fecundidad de las mujeres en Pensilvania. (La baja fecundidad era un criterio clave de la supuesta degeneración). Como por arte de magia, el texto cambia completamente de sentido entre una edición y otra: 

Les Pensilvains sont, en général, bien faits, & leurs femmes d’une figure agréable. Plutôt mères qu’en Europe, elles cessent aussi plutôt d’être fécondes. (HDI 1776, xviii.3)

Les Pensilvains sont, en général, bien faits, & leurs femmes d’une figure agréable. Plutôt mères qu’en Europe, elles continuent plus long-tems d’être fécondes. (
HDI 1780, xviii.5)

Volveremos sobre el asunto.
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Tuesday, December 6, 2011

LOS MILITARES & LA HISTOIRE DES DEUX INDES

AM | @agumack

En el muy interesante Beaumarchais and the American Revolution (Boston Books, 2003), Brian Morton y Donald Spinelli relatan el episodio de la llegada a Norteamérica, a finales de 1777, de Friedrich Wilhelm Rudolf Gerhard Augustin, "Baron" von Steuben (1730-1794). En pocos meses, el pintoresco militar prusiano saltará a la fama por su contribución a la disciplina y al entrenamiento de las tropas comandadas por George Washington. Steuben tenía una carta de recomendación de Benjamin Franklin, pero fue el propio Beaumarchais quien pagó su traslado y le prestó los fondos necesarios.

Como Steuben no sabía inglés, Beaumarchais le encontró un secretario, el joven Pierre Etienne Duponceau. El 26 de septiembre de 1777, Steuben, Duponceau y otros embarcan desde Marseille en Le Flamand. Éste es el relato de Morton y Spinelli:

To pass the time Duponceau and the baron read Abbé Guillaume Thomas François Raynal's famous study of America, Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes (A Philosophical and Political History of the Settlements and Trade of the Europeans of the East and West Indies. First published in 1770 and containing disquisitions against slavery, despotism, and religion, it was immediately banned in France but still enjoyed some thirty editions).

El libro de Raynal circulaba en Norteamérica por lo menos desde 1775, bajo la forma de panfletos y ediciones 'piratas'. Lo interesante del caso von Steuben es que refuerza la idea de la importancia de los militares como difusores de la Histoire des deux Indes: La Fayette, Chastellux, von Steuben, Camboulas — y seguramente muchos otros. Asunto a seguir...
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Monday, December 5, 2011

VIDEO: JEFFERSON IN PARIS (II)

AM | @agumack

The scene is taken from James Ivory's movie Jefferson in Paris (1995), starring Nick Nolte, Gwyneth Paltrow and Thandie Newton. Only a few seconds will concern us here: from 01:40 to 2:20. In a Parisian salon, Thomas Jefferson introduces the "seven-foot tall" moose, collected in Vermont and shipped to Paris (at great expense to himself), where it arrived in October 1787 (*). It is a fictitious rendering, since Buffon was ill and away from Paris [see]. (In early 1786, the two men had dined together with Chastellux at the Jardin du Roi; Jefferson and Raynal never met).

The overall context, needless to say, is the so-called "degeneracy" of living species in the New World. In chapter 9 of El 'best-seller que cambió el mundo ("Degeneración, regeneración"), I venture to suggest that Diderot —who must have felt deeply at odds with the idea of dégénération— actually provided a dialectical counterpoint to Raynal with his radical views on régénération:

Une nation ne se régénère que dans un bain de sang (HDI.80, XI.4)

The notion of régénération, inspired from Ovid and from Dr. Trembley's work on polypes d'eau douce, would prove to be one of the most explosive legacies of Histoire des deux Indes.

(*) See Jonathan Camio: "L'abbé Raynal et la dispute du Nouveau Monde. Le cas de l'Histoire des deux Indes en 1770", in Gilles Bancarel (ed.) Raynal et ses réseaux. Paris: Honoré Champion, 2011, pp. 307-319 [see].
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Friday, December 2, 2011

VIDEO: JEFFERSON IN PARIS (I)

AM | @agumack

The John Adams HBO Series [see] includes a long episode on Adams's stay in Paris, where he repeatedly met Guillaume-Thomas Raynal, author of Histoire des deux Indes. This scene, featuring Franklin, Adams and Jefferson, is dated from 1785, shortly before Franklin's return to America. At that time Raynal was back in France, but he was not allowed to stay in Paris. Watch Jefferson steal the show at 0:17 with his well-known tirade about the Earth belonging "exclusively to the living" (*).

There is little doubt in my mind that this idea derives from Diderot's chapter 42 of Book XVIII in Histoire des deux Indes [see]. Indeed, we can be fairly confident that Adams and Jefferson did discuss it while in Europe. In his letter IV to Le politique hollandais (22 January 1782), Adams quotes in French the key passage from Révolution de l'Amérique: "Qu'il n'est nulle forme de gouvernement, dont la prérogative soit d' être immutable. Nulle autorité politique qui créée hier ou il y a mille ans, ne puisse être abrogée dans dix ans ou demain. Nulle puissance, si respectable, si sacrée qu'elle soit, autorisée à regarder l'État comme sa propriété" (pp. 42-43).

More video next time.

(*) Jefferson to Monroe, Paris, September 6, 1789 [see].
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Thursday, December 1, 2011

JOHN ADAMS ON RAYNAL (I)
"...his Genius & Eloquence" — John Adams

AM | @agumack

In 1996, in vol. 12 of The Papers of John Adams (*), editor Gregg Lint published for the first time a series of four letters to Le politique hollandais on Raynal's Révolution de l'Amérique. There's lots of information to read here — it will take a couple of posts to present it. The first thing to note is that John Adams was "encouraged by the abbé himself". This fits well with the evidence according to which key individuals such as Franklin, Adams, Campomanes and Miranda were encouraged to provide information for subsequent editions of Histoire des deux Indes. This is precisely why Raynal's biographer Gilles Bancarel has dubbed HDI a "Wikipedia avant l'heure" [see].

The first letter is very short (2 paragraphs). It merely introduces the theme. Already, Adams detects the powerful combination of reason and pathétique:

... a Writer, so distinguished by his Genius & Eloquence as the abby Raynal, in a work embellished with ornaments to captivate every Man of Taste and Letters, and enriched with such a Variety of usefull knowledge, to secure its Immortality, ought to be corrected in Season, lest they should be found to injure the great Cause of Truth Liberty and Humanity, to which this Writer has devoted his Life and Labour.

(*) Gregg L. Lint (ed.) The Papers of John Adams. Harvard University Press, 1996, Vol. 12, pp. 204-205.
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Wednesday, November 30, 2011

¡VAYA INTRODUCCIONES!

AM | @agumack

Para un libro como la Histoire des deux Indes, el abate Raynal necesita redactar una introducción grandiosa. ¡Y vaya si lo consigue! Aquí van algunas referencias sobre esta famosa introducción.

[1] Francisco López de Gomara, 1584. ¿Se habrá inspirado Raynal en otra grandiosa introducción, la de Francisco López de Gomara? Aquí está la dedicatoria de La Historia general de las Indias (Anvers: 1584), A Don Carlos, Emperador de Romanos, rey de España, señor de las Indias, y nuevo mundo:

Muy y soberano Señor, la mayor cosa despues de la creacion del mundo, sacando la encarnacion, y muerte, del que lo crio, es el descubrimiento de Indias, y asi las llaman Mundo nuevo, y no tanto le dizen nuevo, por ser nuevamente hallado, cuanto por ser grandisimo, y casi tan grande como el viejo, que contiene Europa, Africa y Asia.
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[2] Cornelius de Pauw, 1768. Leídas de cerca por Raynal, las Recherches philosophiques sur les Américains (Berlin: George Jacques Decker, 1768) del pseudo-antropólogo germano-holandés Cornelius de Pauw, ejercerán una profunda influencia sobre la Histoire des deux Indes, en particular en las dos primeras ediciones. A notar el énfasis en la supuesta degeneración del Nuevo Mundo:

Il n'y a pas d'évenement plus mémorable parmi les hommes, que la découverte de l'Amérique. En remontant des temps présents aux plus reculés, il n'y a point d'evénement qu'on puisse comparer à celui-là; & c'est sans doute, un spectacle grand & terrible, de voir une moitié de ce globe, tellement disgraciée para la nature, que tout y étoit ou dégéneré, ou monstrueux.
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[3] Guillaume-Thomas Raynal, 1770. La grandiosa introducción de Raynal, en la Histoire des deux Indes (Amsterdam: 1770), parece claramente inspirada de López de Gomara y de Pauw. Sin embargo, el énfasis es muy distinto; si bien retomará más adelante el tema de la degeneración de América, Raynal acentúa la importancia del comercio y del cambio institucional:

Il n'y a point eu d'événement aussi intéressant, pour l'espece humaine en général, & pour les peuples de l'Europe en particulier, que la découverte du Nouveau-Monde & le passage aux Indes par le Cap de Bonne-Espérance. Alors a commencé une révolution dans le commerce, dans la puissance des nations, dans les moeurs, l'industrie & le gouvernement de tous les peuples.
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[4] Adam Smith, 1776. En el capítulo 8 del libro IV de The Wealth of Nations, Adam Smith rinde un discreto homenaje a Raynal, al que cita en numerosas oportunidades. En el El 'best-seller' que cambió el mundo, muestro hasta qué punto Smith se inspira de la Histoire des deux Indes, en particular en lo relativo a la teoría del crédito.

The discovery of America, and that of a passage to the East Indies by the Cape of Good Hope, are the two greatest and most important events recorded in the history of mankind. Their consequences have already been very great: but, in the short period of between two and three centuries which has elapsed since these discoveries were made, it is impossible that the whole extent of their consequences can have been seen.
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Tuesday, November 29, 2011

RAYNAL, LECTEUR DE FRANÇOIS BERNIER
"...l'or & l'argent qu'ils cachent" — François Bernier

Par AM | @agumack

La "théorie institutionnelle" du crédit est, à mon sens, l'un des aspects les plus fascinants (et les plus importants) de l'Histoire des deux Indes. J'essaye de la développer dans le chapitre 5 de El 'best-seller' que cambió el mundo. Les sources de Raynal-Diderot sont nombreuses: Trenchard et Gordon, Montesquieu, Turgot, Galiani, Forbonnais. Mais s'il y a une source-clé, c'est bien François Bernier (1620-1688).

Sa description des États du Grand Moghol séduira son contemporain John Dryden, puis de nombreux économistes comme Montesquieu, Raynal, Adam Smith et ... Karl Marx (*). Google Books publie l'édition de Paul Maret, parue à Ámsterdam en 1699 sous le titre Voyages de François Bernier. Contenant la Description des Etats du Grand Mogol de l'Hindoustan, du Royaume de Cachemire, &c. Voir aussi Un libertin dans l'Inde moghole: Les voyages de François Bernier (Paris: Editions Chandeigne, 2008) [voir]. Voici un des extraits les plus importants:

... Gouverneurs & Fermiers, ont une authorité comme absoluë sur les Paysans, & mesme encore fort grande sur les Artisans & les Marchands des Villes, Bourgades & Villages de leur dependance; de sorte qu'il n'y a là ny grands Seigneurs, ny Parlemens, ny Presidiaux comme chez nous qui puissent tenier en crainte ces gens que je viens de dire; ni Kadys ni Juges assez puissans pour empescher & reprimer leurs violences; d'où vient qu'un chacun est dans une crainte perpetuelle de ces sortes de gens, & surtout des Gouverneurs plus qu'un Esclave de son Maistre.

Si bien qu'enfin ils ne trouvent point de meilleur remede que de cacher & enfouïr leur argent bien secrettement & bien profondement en terre, sortant ainsi hors du commerce ordinaire des hommes. Pour moy, apres avoir exactement comparé l'estat de nos Royaumes où se trouve ce Tien & ce Mien avec celuy des autres Royaumes où il ne se trouve pas; Je me trouve entierement persuadé qu'il est bien meilleur & plus expedient pour le Souverain mesme qu'il en soit comme dans nos quartiers: parce que dans ces Estats où il en est autrement, l'or & l'argent s'y perd de la façon que je viens de dire.

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(*) Karl Marx à Friedrich Engels, 6 juin 1853: "Die Sachen von alten Bernier sind wirklich sehr schön. Man freut sich ordentlich einmal wieder etwas von einem alten nüchternen, klaren Franzosen zu lesen der überall den Nagel auf dem Kopf trifft sans avoir l'air de s'en apercevoir". Marx Engels Gesaumtausgabe. Briefwechsel September 1852 bis August 1853. Berlin: Dietz Verlag, 1987 [
voir].
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Monday, November 28, 2011

MON CHER PAPA

By AM | @agumack

On August 8, 1781, Benjamin Franklin purchased the third edition of Raynal's Histoire des deux Indes. The charming Wilhelmina von Mosheim, Comtesse de Golowkin, had been instructed to buy the book. Her letter to Mon cher Papa is very revealing; it provides information on the black-market price of HDI, and on the mesmerizing presence of Benjamin Franklin in Paris:

Je reçois enfin, mon cher Papa la reponse de la personne que j'avois chargè [de] me procurer un Exemplaire de l'ouvrage de L'Abbè Raynal; dites moi, je vous prie, si vous le voulès, et il seras chez vous demain matin, ou si vous preferès d'attendre. J'en sais un autre in 8vo. papier superfin 154 l.t. Je trouve tout cela fort cher, mais ce sonts les circonstances, il est presqu'im-possible de s'en procurer dans ce moment. Beaucoup de peines, de chagrins et d'inquietudes, m'onts empechès mon cher Papa, de vous porter moi-même cette reponse, et de vous dire que je vous aimerai toujour tendrement.
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Saturday, November 26, 2011

JONATHAN ISRAEL ON HISTOIRE DES DEUX INDES

By AM | @agumack

It was not without some trepidation that I undertook the task of reading chapter 15 of Prof. Israel's massive Democratic Enlightenment. Philosophy, Revolution, and Human Rights, 1750-1790 (New York: Oxford University Press, 2011) [info]. The 29-page long chapter carries the title "The Histoire Philosophique, or Colonialism Overturned". I was fretting about JI's vastly superior scholarship, and how it would reflect on my own effort, El 'best-seller' que cambió el mundo. Yet, I finished the chapter with considerabe relief: JI does not deal with Raynal's political economy, the main theme of my book.

Here's my takeaway:

. The impact of the "Histoire des deux Indes". The story is well told; the style is engaging; JI writes with verve: "Here was a text more widely read than any other Enlightenment work ... it sold far more extensively than many today more renowned works, including Rousseau's Confessions and the Contrat social. ... these volumes eventually achieved an even greater penetration of European culture than even the Encyclopédie (p. 420). Excellent!

. The status of women. There is a brief, but solid discussion about the status of women throughout Histoire des deux Indes (p. 418). In chapter 7 of El 'best-seller' que cambió el mundo, I provide a comprehensive list of passages dealing with the status of women in the two Indies. The more I reflect on these issues, the more I remain convinced that Thomas Jefferson took his inspiration from Raynal when he described the subjugation of women in Indian tribes in North America, in his own Notes on the State of Virginia.

. Raynal in 1791. Did Raynal betray the Revolution in May 1791, as JI states? I strongly disagree. The matter under discussion in Assemblée Nationale was the nature of the executive power. While Raynal argued in favor of a strong executive, Rousseauists like Robespierre contended that it had to be placed in a subordinate position vis-à-vis the legislative power. Here's HDI.1780 (xix.6): "Toutes les histoires attestent que par-tout où le pouvoir exécutif a été partagé, des jalousies, des haînes interminables ont agité les esprits, & qu’une lutte sanglante a toujours abouti à la ruine des loix, à l’établissement du plus fort". Raynal was right! Rousseauists got it plainly wrong!

. Political economy. Jonathan Israel does not discuss the political economy of Histoire des deux Indes. Given the scope of Democratic Enlightenment, this is quite understandable. Philosophy is his main concern. Yet, the fact remains that it is precisely Raynal's (and Diderot's) political economy that provides some of the most striking arguments against despotic government. I deal with these issues in chapters 4 ("Humanismo comercial"), 5 ("¡Un déspota no obtiene crédito!"), 6 ("Contrapesos") and 7 ("Feliz revolución") of El 'best-seller' que cambió el mundo.

. Raynal himself. Taking his clue from Mémoires secrets, JI presents Abbé Raynal as "a mediocre brain" who was "scarcely a philosophe at all". In fact, we learn that he wasn't even the real author of Histoire des deux Indes! This is taking matters a bit too far. Yes, Diderot had a far superior mind, but what about his own Apologie of Raynal? (A slight mistake on p. 433: "[Raynal] was unable to return to France until 1787". In fact, he came back in late July 1784).
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Thursday, November 24, 2011

GEORGE WASHINGTON, LECTOR DE RAYNAL

Por AM | @agumack

Durante la Guerra por la Independencia, George Washington era un entusiasta lector de la Historia de las dos Indias. Fue La Fayette quien se lo aconsejó. La Biblioteca del Congreso de los Estados Unidos tiene el manuscrito de 26 páginas de notas de lectura [ver]. No conozco ningún biógrafo de Washington que lo haya mencionado. El otro día logré comprobar que el texto utilizado por el General es la traducción de J. Justamond, publicada bajo el título History of the Settlement and Trade of the Europeans in the East and West Indies. Londres: T. Cadell, 1777 [ver].

A notar, de la pluma de Washington, esta frase característica del humanismo comercial de Raynal:

Commercial states have civilized all others.

Las cosas van a cambiar a partir de 1782, cuando ya pocos dudan de la derrota de Gran Bretaña en Norteamérica. John Adams y Tom Paine comienzan a señalar, uno por uno, los "errores de Raynal". Thomas Jefferson, que llega a París durante el exilio de Raynal, también le dedica duros golpes en las Notes on the State of Virginia. En 1788, el propio Washington escribe: "The Abbe Raynal is quite erroneous" (*). No sabemos exactamente por qué la recepción de la HDI cambia tan bruscamente a partir de 1782; es probable, simplemente, que se deba a la influencia de Tom Paine. Asunto a seguir...

(*) George Washington a Richard Henderson, 19 de julio de 1788. Writings. New York: The Library of America, 1984, p. 687.
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Wednesday, November 23, 2011

FILIPPO MAZZEI & LA AUTORIDAD DE RAYNAL

Por AM | @agumack

Para entender la abrumadora influencia de la Historia de las dos Indias sobre Mariano Moreno, Napoleón Bonaparte y muchos otros, debemos recordar el status de oráculo de su autor a finales de los 1780s. El éxito de los revolucionarios de Norteamérica, la crisis política de los Países Bajos, los problemas de Francia —eventos "pronosticados" en la HDI— son solamente ilustraciones de lo que muchos perciben como la infalibilidad de Raynal.

Un interesante ejemplo está contado por Filippo Mazzei (*). En 1783, Mazzei navega por las costas de Virginia en Le Comte d'Estaing, un navío de la compañía de Beaumarchais. Necesitan un piloto conocedor de las aguas. Pero hay un problema. Los franceses desconfían de los americanos:

Quelques uns des officiers du bâtiment, qui avoient lu l'histoire philosophique, soutenoient que les Américains étoient Anglais dans le coeur, & ennemis des François. En vain les passagers Américains cherchoient à prouver le contraire ; les officiers répondoient que c'était un fait qu'on ne pouvoit nier, puisque l'abbé Raynal lui-même l'avoit dit [...] rien ne pouvoit diminuer l'impression occasionnée par l'ouvrage de M. Raynal (pp. 56-57).

Mazzei, naturalmente, es uno de los más destacados anti-raynalistas en Norteamérica. Volveremos sobre este punto ...

(*) Recherches historiques et politiques sur les États-Unis de l'Amérique Septentrionale, Vol. IV. Paris: Colle, 1788.
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Monday, November 21, 2011

JOVELLANOS, LECTOR DE RAYNAL

Por AM | @agumack

No necesito entrar en los detalles de la lectura que hace Gaspar M. de Jovellanos de la Histoire des deux Indes. Es conocida y es también el tema del capítulo 11 de El 'best-seller' que cambió el mundo. Solamente quiero compartir con Ustedes este ejercicio de "Humanidades 2.0": utilizando ediciones digitalizadas, es fácil comprobar hasta qué punto el asturiano utiliza la obra de Raynal-Diderot como fuente de vocabulario:

...más ricos, más industriosos, más comerciantes, más agricultores, más sabios, más poderosos, más felices. (Jovellanos).

… les peuples les plus industrieux doivent etre les plus heureux & les plus puissans (HDI, 1780. xix.8).
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...de la ridiculez de sus caprichos... ...al capricho y a la ignorancia. (Jovellanos).

…les ridicules caprices de leur ignorance présomptueuse! (HDI, 1776) [
ver]
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...la seguridad y excelencia de nuestro puerto. (Jovellanos).

l’excellence de ses ports... (HDI, 1774. v.28).
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...el celo indiscreto. (Jovellanos)

...& le zèle indiscret des Espagnols (HDI, 1780, VI.1)
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Sunday, November 20, 2011

NUEVO LIBRO SOBRE RAYNAL

- Gilles Bancarel (ed.) Raynal et ses réseaux. Paris: Honoré Champion, 2011, 389 páginas.
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Por AM | @agumack

Las ediciones Honoré Champion publican Raynal et ses réseaux, un libro editado por Gilles Bancarel, el biógrafo del abate Raynal y presidente de la Société d'Étude Guillaume-Thomas Raynal. El libro fue presentado el 4 de octubre de 2011 en la Maison de la Recherche en París [ver]. Hay un total de trece artículos dedicados a distintos aspectos de las redes de información del autor de la Historia de las dos Indias. Para los estudiosos de la economía política en el siglo XVIII, el ensayo más significativo es el de Kenta Ohji (Universidad de Kyoto), dedicado en parte a la teoría institucional del crédito en la HDI: "Raynal, Necker et la Compagnie des deux Indes. Quelques aspects inconnus de la genèse et de l'évolution de l'Histoire des deux Indes".

Justamente, es el tema del capítulo 5 de El 'best-seller' que cambió el mundo. A notar también la introducción de Gilles Bancarel y sus dos ensayos: "Raynal et le banquier Ferdinand Grand. Une certaine dimension du réseau", y "La correspondance de l'abbé Raynal". Tengo lista una larga reseña de Raynal et ses réseaux; la he mandado a un par de revistas.
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Thursday, May 5, 2011

GILLES BANCAREL: RAYNAL & LA GLOBALIZACIÓN
. Gilles Bancarel: "L’Histoire des deux Indes ou la découverte de la mondialisation", Internationale Zeitschrift für Humboldt Studien, XII, 22 (2011)

Por AM

Los lectores de Contrapesos conocen bien la figura de Guillaume-Thomas Raynal, el autor de la Historia de las dos Indias, la principal fuente de las ideas económicas y políticas de Mariano Moreno [ver]. Gilles Bancarel, autor de la más reciente y completa biografía de Raynal (*), tiene la amabilidad de mandarme su último artículo sobre la HDI. (Dicho sea de paso: en febrero pude comprar en l'Amateur —Suipacha y Marcelo T. de Alvear— la edición de 1820, pagando 600 pesos por los diez tomos). Vale la pena leer el artículo de Gilles Bancarel, porque nos recuerda la tremenda actualidad de este primer análisis moderno de la globalización. Estos son algunos de los puntos que más me llamaron la atención:

[1] La globalización y el papel de América. Un años después de publicada la segunda edición de la Historia de las dos Indias, un colosal evento geopolítico sacude al mundo: la Guerra por la Independencia de los Estados Unidos, iniciada en 1775. Raynal intuye que una re-edición de su obra deberá ofrecer un análisis detallado del evento — lo que finalmente sucederá con el sensacional Libro XVIII de la edición de 1780, redactado en parte por Denis Diderot. Una de las genialidades de la obra es haber anticipado el papel de los Estados Unidos en la incipiente "mundialización". Raynal ve grandes beneficios, pero también riesgos. Dice Gilles Bancarel:

Le terme [mondialisation] fonctionne également comme un synonyme d’« américanisation » pour désigner l’hégémonie de la puissance américaine qui impose au-delà du domaine économique, militaire, culturel… une certaine façon de vivre uniformisée, standardisée ... La victoire mondiale du libéralisme sur le communisme et la prééminence des États-Unis d’Amérique hyper puissance orchestrant le village planétaire ... A la victoire du libéralisme correspond l’avènement politique des Etats-Unis d’Amérique comme un état nouveau fondé sur les idées nouvelles qui apparaît aux yeux des philosophes des Lumières comme le modèle expérimental d’une société nouvelle ...

L’Amérique est au cœur du phénomène contemporain de la mondialisation et qu’elle en constitue une sorte de révélateur ... De la même manière que le phénomène de mondialisation a conduit à l’avènement du modèle américain (système capitaliste, économie libérale…), la critique de la mondialisation se reporte instinctivement vers l’Amérique, comme en témoigne l’amalgame entre la mondialisation et l’américanisation. « La roche Tarpéienne est proche du Capitole » et l’Amérique modèle devient à son tour la cible, et la victime d’un mécanisme qu’elle a engendré.

[2] Precursor de ... Wikipedia. Un rasgo notable de la Historia de las dos Indias es el papel jugado por los propios protagonistas. A medida que recaba información y que amplía las ediciones, Raynal solicita la colaboración de mercaderes, emprendedores, ministros y ... ¡revolucionarios! Entre estos últimos, podemos citar los casos de Benjamin Franklin y John Adams, presentes en París durante los meses posteriores al escándalo suscitado por la edición de 1780.

Par ce système le lecteur était entraîné dans une spirale qui allait le transformer en candidat puis en collaborateur. Le candidat-lecteur se transformait en lecteur-collaborateur avec l’utilisation de son texte dans la publication en cours. C’est ainsi qu’une multitude d’explorateurs, voyageurs, administrateurs ou négociants anonymes, souhaitant participer au progrès des lumières, communiquaient leurs observations, par le biais de la correspondance pour devenir les maillons de cette chaîne de la connaissance.

L’exercice du commentaire de l’œuvre de l’abbé Raynal, pratiqué d’une manière formelle par la publication d’un mémoire ou de manière plus diffuse, comme celle des correspondances, s’installa peu à peu en discipline d’école à grande échelle. L’abbé Raynal venait d’inventer « Wikipédia » avant l’heure, c’est-à-dire la mondialisation de l’information, une machine à diffuser le savoir. C’est ainsi que son livre deviendra un best-seller mondial.

(*) Gilles Bancarel. Raynal ou le devoir de vérité. Paris: Honoré Champion, 2004.

Monday, April 25, 2011

MARIANO MORENO & ALEXANDRE DELEYRE: LECTURA & RE-ESCRITURA EN LA REVOLUCIÓN DE MAYO
"Por fortuna tenemos libros bastantes" — Mariano Moreno
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Por AM

La digitalización está cambiando nuestra comprensión de la Revolución de Mayo. Hoy en día los investigadores pueden acceder —en cuestión de segundos— a textos de autores leídos por los principales protagonistas de lo que Mariano Moreno llamaba la "feliz revolución en las ideas". En mi libro sobre Mariano Moreno ofrecí los primeros indicios de la aplastante (pero hasta ahora ignorada) presencia de la Histoire philosophique et politique des établissements de commerce des Européens dans les deux Indes [ver] en su obra. Ni Ricardo Levene, ni Enrique de Gandía, ni Eduardo Dürnhöfer tenían acceso a estos datos. Mientras preparo una serie de papers para el Bicentenario, sigo descubriendo —en los textos de Moreno— referencias implícitas y "re-escrituras" completas de importantes textos de filósofos de la Ilustración francesa. Exceptuando una cita de Claude-Adrien Helvétius, los nuevos hallazgos no pueden calificarse de decisivos. Pero lo que importa es la existencia de un pattern. Sumados uno por uno, los descubrimientos renuevan completamente nuestra interpretación de las ideas del Secretario de la Junta. Hoy voy a comentar brevemente la presencia de Alexandre Deleyre en los textos de Moreno.

Alexandre Deleyere, influyente philosophe ... de segunda línea
Alexandre Deleyre (1726-1797) es uno de esos philosophes franceses de "segunda línea" que nunca alcanzan el estatus ni la fama de un Diderot, de un d'Alembert o de un Rousseau. Como Montesquieu, Deleyre nace en la región de Bordeaux; el propio autor del Espíritu de las leyes lo presenta en los circulos literarios de París. Deleyre jamás lo olvida; en 1759 publica en Ámsterdam un pequeño volumen bajo el título Le génie de Montesquieu [ver]. Se trata de una síntesis ordenada del Espíritu de las leyes, pensada para faciliar la lectura de aquel libro famoso. "El propio Montesquieu había aprobado la idea", dice Deleyre en el prólogo. Luego vienen dos importantes artículos para la Encyclopédie de Diderot y d'Alembert: "Épingle" y "Fanatisme".

El primero es leído con atención por Adam Smith, que lo utiliza para ilustrar el proceso de división del trabajo en la fabricación de alfileres (Wealth of Nations, Libro I, cap. 1). El segundo también tendrá un destino famoso: será incoporado por Voltaire a su Dictionnaire philosophique en 1766 [ver]. "Fanatisme" tiene su importancia desde el punto de vista de Mariano Moreno. Si bien Deleyre se dedica a destruir la idea del fanatismo religioso, sorprende al lector —en los últimos párrafos del artículo— con una encendida defensa del fanatismo del patriota, una idea que reaparece en varias oportunidades en los escritos (y en la actuación política) de Moreno. Esta es mi traducción:

Hay una especie de fanatismo en el amor de la patria ... No es posible producir nada grande sin este celo exagerado que, agrandando los objetos, infla también las esperanzas, & produce prodigios increíbles de valor & constancia. Fue ese principio de heroísmo que dio a todos los siglos el espectáculo único de un pueblo conquistador & virtuoso. [Algunos romanos] son como volcanes inesperados, que destruyen parte del globo, y a la vez dan firmeza a sus fundamentos, & causan admiración después del espanto.
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¿Una re-escritura de Deleyre?
Pero es sobre todo como colaborador de Guillaume-Thomas Raynal en la Historia de las dos Indias (HDI) que Deleyre es leído y estudiado por Moreno. Contratado para sintetizar la caótica descripción del comercio mundial en la primera edición de la HDI, Deleyre redacta el Tableau de l'Europe, que Raynal incorpora como Libro XIX a la segunda edición de su gran enciclopedia del colonialismo, en 1774. Algunos pasajes de la Representación de los hacendados y (en menor medida) de la Gazeta de Buenos-Ayres pueden interpretarse como una "re-escritura" del Tableau de l'Europe. Leer y escribir eran auténticas pasiones para Mariano Moreno. Esta actividad tenía múltiples facetas: lectura extensiva (más que intensiva), traducción, composición, paráfrasis y re-escritura. Moreno probablemente ignoraba que el autor del libro XIX de la Historia de las dos Indias era Deleyre. El abate Raynal era el único autor oficial de la obra, pero desde 1791 corrían rumores de la extensa colaboración de Diderot y de otros enciclopedistas. Por esta o por otras razones —prudencia, voluntad de interactuar con el lector— Moreno nunca los nombra.

En la Representación de los hacendados, el abogado porteño se refiere al autor de la HDI como "el más fecundo ingenio de nuestro Siglo" (p. 45, edición de Ricardo Levene): "Entonces, dice el más fecundo ingenio de nuestro Siglo, entonces és quando la Divinidad contempla con placer sus criaturas, y no encuentra motibos que le hagan arrepentir de habér criado al Hombre". Este es pasaje original: "C'est alors, peut-être, que la divinité contemple avec plaisir son ouvrage, & ne se repent pas d'avoir fait l'homme". A notar que el muy confiado Moreno omite el peut-être de Deleyre, y que confunde criar con crear. Esta parte de la Representación re-escribe el texto de Deleyre (HDI, Libro XIX, capítulo 6): "el soplo vivificante de la industria" (le souffle vivifiant de l'industrie); "innumerables Barcos cubrirán nuestras radas" (les vaisseaux ... rempliront ses ports); "por mil canales se derramarán entre nosotros las semillas de la poblacion y de la abundancia" (les sources de la population & de la volupté, pour les verser par mille canaux); "Tál es la imagen del Comercio" (Telle est l'image du commerce).

Lo notable es que Moreno vuelve al Tableau de l'Europe cuando escribe su "testamento político" en la Gazeta Extraordinaria del 6 de noviembre 1810 (recordemos que la Representación es de finales de 1809). Esto significa que la Historia de las dos Indias siempre está a su lado — aún en los momentos más difíciles de su (corta) carrera: "... la Inglaterra, esa gran nacion modélo único que presentan los tiempos modernos á los pueblos, que desean ser libres, habria visto desaparecer la libertad, que le costó tantos arroyos de sangre, si el equilibrio de poderes no hubiese contenido á los Reyes, sin dexar á la licencia de los pueblos".

Es fácil comprobar que este pasaje reproduce fragmentos de los párrafos 78 y 98 del capítulo 2 del Libro XIX, en los que Deleyre describe el sistema político de Inglaterra: équilibre d'où naît la liberté, modèle à tous les peuples, torrens de sang, etc. Podría seguir con estos ejemplos. Pero la idea es clara: la Historia de las dos Indias es el libro-clave para interpretar las ideas políticas de Mariano Moreno. Junto a los hallazgos relativos a los "iluministas radicales" Helvétius, Volney, Fauchet, Condorcet, Jefferson y otros, un claro panorama se despeja: la supuesta influencia de Rousseau sobre el pensamiento de Moreno es poco más que ... un mito.

Referencias. Agustín Mackinlay: El enigma de Mariano Moreno. Fundación y equilibrio de poderes en la Era de las Revoluciones (Buenos Aires: R y C Editores); Mariano Moreno: Escritos, II, Ricardo Levene, ed. (Buenos Aires: Estrada, 1956). ¡Se agradece citar!
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