"Voyez dans la Bible le discours de Samuel au peuple" — Diderot
AM | @HDI1780
L'apostrophe aux Hottentots est l'un des textes les plus intéressants de l'Histoire des deux Indes. Le 16 septembre 1810, Mariano Moreno en fournit la première traduction espagnole dans les pages de la Gazeta de Buenos-Ayres. (En l'attribuant à Jean-Jacques Rousseau, en 1968, l'historien Enrique de Gandía contribuera au mythe de l'influence décisive de Rousseau sur le secrétaire de la Junte). Ce texte, qui ressemble par endroits au discours du vieillard tahitien dans le Supplément au Voyage de Bougainville, renvoie le lecteur au fragment de l'Ancien Testament qui leur sert d'inspiration: 1 Samuel 8.
Diderot pense au juge d'Israël lorsqu'il rédige ses Observations sur le Nakaz : « Voyez dans la Bible le discours de Samuel au peuple » (No. 74). Dès les années 1771-1772, il est à la recherche de textes portant sur les conséquences du gouvernement despotique. C'est pourquoi il relit Tacite et ... la Bible. En effet, Samuel décrit l'inévitable destruction de vie et de propriété qui découle de l'établissement de la monarchie. « Samuel fut devenu vieux », lit-on — le vieillard tahitien est sa réincarnation. A noter l'emploi du futur dans les deux cas:
« Il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves. » (1 Samuel 8)
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« Il prendra vos filles...» (1 Samuel 8)
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«...usurper vos champs..» (HDI 1780, ii.18, p. 259)
« Vos champs, vos vignes, et vos oliviers les meilleurs, il les prendra...» (1 Samuel 8)
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«...usurper vos champs..» (HDI 1780, ii.18, p. 259)
« Vos champs, vos vignes, et vos oliviers les meilleurs, il les prendra...» (1 Samuel 8)
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